Thon rouge Mauvais compromis à Marrakech

Publié le par verts

Midi libre: Édition du mercredi 26 novembre 2008


Coup de balai nippon dans les fermes à thonsScénario à couteaux tirés pour décider de l'avenir du thon rouge
Un compromis n'est jamais totalement satisfaisant mais celui auquel sont parvenus les 45 Etats membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta) lundi soir à Marrakech (Midi Libre d'hier) semble ne satisfaire personne. A commencer par les organisations écologistes. Que la Commission ait opté pour la proposition européenne de porter à 22 000 tonnes le taux de capture en 2009 (19 950 t en 2010), loin des 15 000 tonnes préconisées par ses propres scientifiques, est jugé sévèrement par le WWF et Greenpeace : « L'arrêt de mort du thon rouge a été signé à Marrakech. Les lobbies du tuna business ont fait triompher la bêtise sur la plus élémentaire rationalité » , explique Stephan Beaucher de Greenpeace. Les deux ONG comptent faire pression sur les pays qui, à Marrakech, réclamaient une politique de pêche plus restrictive, pour obtenir l'inscription du thon rouge de Méditerranée sur la liste de la Convention internationale pour le commerce des espèces menacées (Cites). « Faute de pouvoir limiter sérieusement la pêche, l'objectif est que des mesures de restriction du commerce permettent de sauver l'espèce », explique encore Stephan beaucher.

Mais les écologistes ne sont pas les seuls à critiquer sévèrement le compromis de lundi. Les pêcheurs sont également vent debout contre la réduction des captures et la limitation de la campagne à deux mois (15 avril-15 juin). « Le compromis de Marrakech est en fait un moratoire qui ne dit pas son nom, explique le thonier-senneur sétois Raphaël Scannapiecco, 22 000 tonnes de captures sur l'ensemble de la Méditerranée cela fera 30 tonnes
pour chaque bateau français. Ce sera la fin pour beaucoup d'entre nous ». Â en croire ce pêcheur, un véritable arrêt de la pêche aurait été préférable mais plus coûteux pour les Etats : « Il aurait fallu indemniser les armements alors que là, on va les laisser crever sans rien débourser ».

J.-P. LACAN


Plusieurs patrons-pêcheurs français de Méditerranée ayant participé à la campagne thonière de 2007 sont convoqués devant un juge d'instruction montpelliérain en première comparution. Ils devront répondre de « faux et
usage de faux commis dans un enregistrement ordonné par l'autorité publique ». Ces convocations font suite aux enquêtes préliminaires ouvertes en novembre 2007 sur des fraudes présumées dans les déclarations de pêche.

Publié dans Pêche aux thons

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